Ah, comme la vie est douce en maternelle!... ou de bien vieux souvenirs...

Paul, qui aujourd'hui était (une fois encore) malade, est allé se coucher tôt ce soir.

Il faisait une sale mine et n'était pas en état d'écouter une histoire, mais m'a quand même demandé de lui raconter

comment c'était

quand moi j'étais en moyenne section.

Tadam. 

Des souvenirs de quand j'étais en maternelle, j'en ai, et d'assez précis même. La plupart sont chouettes. A cette époque, comme après d'ailleurs, j'adorais aller à l'école.

Il me revient des images de salles de classe décorées, de cour de récré, avec "le fermier dans son pré" (y joue-t-on encore dans les cours d'école?), des jeux avec des pneus usagés -nos "voitures"- dans lesquels on égrenait des feuilles de buis -l'essence- (bonjour l'hygiène et la sécurité!), de la peinture, des couleurs vives...

En récré, on avait le droit d'aller boire mais il fallait demander. Et moi, comme je n'avais as envie de dire "s'il te plaît" (ne me demandez pas pourquoi, je n'avais pas envoe, c'est tout...), je m'efforçais de trouver une autre formulation pour remplacer le "je peux aller boire?"... J'avais donc trouvé "j'ai soif". Simple et efficace. Et comme j'étais une petite file mignonne et à part ça, polie, ça passait nickel.

J'étais une petite fille sage, non c'est vrai, jamais de bêtise. La seule fois où on a un peu haussé le ton sur moi, je m'en souviens encore, ça m'avait traumatisée. C'est parce que, avec d'autres, j'avais glissé sur un genre de toboggan en ciment. Et ça bien sûr c'était interdit... mais tellement tentant! J'avais eu si peur que les maîtresses ne m'aiment plus!

Il y avait aussi, moins sympa, le moment de la sieste. On était obligés de s'allonger et de ne pas faire de bruit. Je crois bien que je ne dormais jamais, et ça m'énervait de perdre du temps comme ça (déjà qu'à la maison j'avais horreur de ça, alors là avec les copains et les copines, je ne vous dis pas...). Un jour, ma copine Marion, à côté de moi, s'amusait avec des perles qui étaient rangées dans les étagères à côté desquelles on était allongées (des perles à portée de main d'enfants de 3 ou 4 ans, là encore les normes ont dû bien changer). Elle avait voulu "sentir" une perle. Quelle bonne idée, n'est-ce pas? car celle-ci a filé directement se loger au fond d'une de ses narines. Nous avions un peu ri jaune, enfin elle surtout, se demandant comment expliquer ça à la maîtresse (elle est quand même pas rentrée toute seule, cette perle), quand heuresuement elle est sortie d'un coup. Ouf. Mais Marion s'est mise à saigner du nez, et ça c'était plutôt moins marrant.

Mais le pire, c'était quand même la cantine. D'ailleurs si le samedi était iun jour parfait pour moi, ce n'est pas parce qu'il y avait moins de temps d'école, c'est parce qu'il y avait école sans cantine... le mélange idéal pour moi! (Eh oui à l'époque les 4 jours et demi, on les vivait très bien). Bref. Souvenirs affreux de petits pois avalés tout ronds, du mélange détonnant oeufs durs-épinards qui me laissait un sale goût dans la bouche... De toute façon, quoi qu'on me serve je n'aurais pas apprécié. Il faut dire que, petite, je ne mangeais rien (qui a dit que j'ai bien changé?). Rien de chez rien. Dans mon carnet de santé y a même écrit "anorexie".

C'est ce que je racontais à mon Paul tout à l'heure (la cantine, pas l'anorexie, hein)... Riche idée d'ailleurs, vu que lui non plus il ne mange pas grand chose à la cantine! mais on ne va pas non plus travestir la réalité pour parvenir à nos fins, loin de nous cette idée...

Bref.

- Mais tu aimais quoi quand même, à la cantine? demande-t-il, doit bien y avoir au moins un truc...

- Oh, parfois un yaourt, ou une demi-tranche de pain...

- C'est tout? 

- Eh oui, c'est vrai que ça ne fait pas beaucoup. Mais j'étais vraiment affreuse, petite, ouh la la. Mamie se faisait beaucoup de souci pour moi, parce que je ne mangeais presque rien...

Et là, acrochez vous bien pour lire cette question très pertinente et très drôle, que l'on mettra sur le compte de la fièvre : 

- Et le souci, tu le mangeais, au moins?

Ben oui, comme je n'aimais rien, Mamie elle me faisait du "souci"... Faut suivre un peu.

...

Et allez tant que j'y suis, je vous raconte cette autre remarque, qui est survenue quand j'ai raconté l'épisode de la perle dans le nez. Paul, lui, est revenu un soir l'année dernière avec un noyau de cerise bien coincé dans une narine. Thomas avait eu un peu de mal à le faire sortir, bref toute une histoire. Et là ce soir, Paul m'a raconté comment ledit noyau avait atterri au fond de sa narine. C'était en fait un vieux noyau tout sec qu'il avait ramassé dans la cour en récré. Avant de rentrer en classe, il avait dû aller se laver les mains. Mais il n'avait pas su où poser son noyau, et sans doute de peur qu'on le lui pique, il se l'était mis... dans le nez!

Comments

[Émilie]

Paul, la perle, il aurait pu la mettre ailleurs que dans son nez...

Le jeu du fermier dans son pré, je ne pense pas que ce soit d'actualité, en tout cas, pas dans les cours de récréation à Lyon, qui, cela dit au passage, avaient lieu dans les classes aujourd'hui... Eh oui, nous, la pollution, on connait! On prefererait s'en passer d'ailleurs...

Allez, essaie d'en cuisiner des soucis, c'est bon peut-être?...

[Papy Rémy]

Moi, je n'ai jamais fait de bêtises à l'école quand j'étais petit!

Une fois, tout de même, alors que je devais être en 6ème dans un cours de sport, j'ai osé faire rire mes copains en faisant la marche du canard qui nous était imposée et en faisant un lourd "coin coin". Cette remarque idiote m'a coûté 50 lignes à faire à la maison. Je les ai faites mais le prof ne me les a jamais réclamées.

[isalabelette]

Comme c'est touchant tout ça ! Tous ces souvenirs, si précis ! Moi je ne me souviens de rien un courant d'air das la tête... Et comme on évolue après, c'est drôle ! Ton petit Paul a de la logique dans les idées, je veux parler du "souci", tellement évident! Tu s deux adorables phénomènes, chacun dans un style différent !

Bises à vous 4